Finale CSC Retour

Les Runners remportent la CSC à l'issue d'un match épique. Alors qu'à la mi-temps tout semblait perdu, les AWLiens ont réagi avec courage pour revenir à égalité sur les deux matchs avant de s'imposer aux buts à l'extérieur en prolongations.
Ce match a fait l'objet d'un petit live sur la ML, d'où la taille du commentaire J.

Coupe des Seconds Couteaux
Bailleur Monique (Fritzland 4-3  Elit Runners IF
Buts encaissés :
    5 13 26 100
Alexis Sánchez (54,83)
Christoph Spycher (116)
   
   
   
Ce fut une partie proprement homérique dans laquelle on a cru à plusieurs reprises que l'Elit Runners allait s'incliner et à chaque fois l'Elit Runners est revenu pour finalement décrocher le trophée.

L'Elit Runners se présente donc forte d'un but d'avance, un but arraché avec les tripes puisque les Monicois menaient 0-2 à l'aller avant que les AWLiens ne l'emportent 3-2. Bref, un but d'avance, mais quasiment rien avec les deux buts fritzlandais à l'extérieur.

Les locaux en sont bien conscients puisqu'ils attaquent pied au plancher. Undéca Eoli tire de loin, un ballon anodin pour Jimmy Trivette qui capte la balle... avant de la relâcher dans les pieds de Thomas Mulet qui ne se fait pas prier pour pousser la balle dans le but vide. Le public exulte, Monique mène 1-0 et est désormais qualifiée alors qu'on ne joue que depuis cinq minutes.

Les Runners ont pris un petit coup sur la tête et ne parviennent pas à la relever. Monique appuie là où ça fait mal en multipliant les tirs : de loin, de près, de côté... Souvent pas trop dangereux, mais obligeant à une attention de tous les instants, tel ce tir en force de Bastien Porcherie aux quarante mètres qui s'élève pour heurter le bas de la transversale et rebondir derrière la ligne puis dans le but : 2-0 et on ne joue même pas depuis un quart d'heure. Les Runners sont à la rue.

Les Fritzlandais ont alors le match en main et tiennent leur premier succès CILien pendant que les Runners multiplient les erreurs grossières et inhabituelles. Apparemment, la perte du titre en dernière journée au KTH-Hallen associé à ce début de match raté pèse psychologiquement sur les joueurs qu'on ne reconnaît plus. Les locaux multiplient les temps de jeu face à une équipe dépassée et manquent à plusieurs reprises le 3-0 avant que Undéca Eoli ne reprennent à bout portant un centre en retrait de Porcherie : 3-0 et on ne joue même pas depuis une demi-heure : les Runners sombrent car si techniquement ce troisième but ne change pas grand chose à la situation des visiteurs qui doivent toujours marquer deux buts (pour arracher une prolongation et non plus désormais pour se qualifier), psychologiquement il semble ruiner les derniers espoirs AWLiens de titre.

Le Bailleur continue son show. Pleurcépleur récupère une balle dos au but et pivote pour envoyer une boulet de canon qui rebondit sur la barre avant d'être dégagé. Jimmy Trivette n'avait pas bougé, pas plus que sa défense qui était resté apathique.

C'est sous une ovation du public que l'arbitre siffle la mi-temps, coup de sifflet libérateur pour une équipe détruite psychiquement et qui a un quart d'heure pour se ressaisir. Le score est en attendant de 3-0 et il faut deux buts aux visiteurs pour revenir dans la partie. Le public, lui, chante, et même s'il se souvient qu'il y a quinze jours les Runners étaient revenus de 0-2 à 3-2, rien n'entame sa joie.

Il a a priori tort car les Runners reviennent sur le terrain en conquérants. On ne sait pas ce qui s'est passé dans le vestiaire, mais l'entraîneur a semble-t-il transformé une équipe de moutons en une équipe de lions. Les visiteurs retrouvent un niveau de jeu digne de leur rang et après une frappe de Hedvall repoussé par George But, Alexis Sánchez, dos au but, réalise le même geste technique que Franck Pleurcépleur en première période mais avec plus de réussite puisque la balle se loge en pleine lucarne. Stupeur dans l'Arène de l'Alliance : le score n'est plus que de 3-1 et les Runners ne sont plus qu'à un but de l'égalité parfaite sur l'ensemble des deux matchs... Chose impensable dix minutes avant quand les joueurs revenaient sur la pelouse.

Ce but a le mérite de réveiller le Bailleur Monique qui reprend le contrôle des opérations. La domination des locaux est alors très nette, mais les AWLiens sont très organisés défensivement et ne ressemblent en rien à l'équipe perdue sur le terrain en première période. Néanmoins, les minutes passent et la nervosité commence à se faire sentir alors qu'on entre dans le dernier quart d'heure de cette coupe (sauf éventuelles prolongations).

Assez étonnamment, les Monicois connaissent une baisse de forme ce qui permet aux Runners de reprendre possession du ballon. Le suspense est alors à son comble. Alexis Sánchez passe en profondeur sur Margot Frisée qui pique sa balle mais une main ferme de George But venu à sa rencontre intercepte la balle. Avertissement sans frais pour Monique à moins de dix minutes du terme.

Les Runners se jettent à corps perdu dans la bataille, il n'y a plus le temps de réfléchir. Margot Frisée décoche une frappe flottante que But juge mal et ne peut que repousser du bout des poings... dans les pieds de Alexis Sánchez qui fusille l'infortuné gardien et transforme ce cadeau en or en expédiant la balle au fond des filets. C'EST LE BUT DU 3-2 !!!!! Il reste alors un peu plus de cinq minutes à jouer avant les prolongations... Consternation dans le stade : les locaux, comme à l'aller, ont laissé leur adversaire revenir alors qu'ils tenaient la victoire dans les deux cas.

Les cinq dernières minutes ne donnent finalement pas grand chose : il va falloir jouer les prolongations. La tension est à son comble.

La situation a maintenant changé : il suffit aux Runners de marquer une seule fois pour obliger leur adversaire à marquer à deux reprises. Est-ce cela qui les met en confiance ? Toujours est-il qu'hormis un tir soudain des locaux dès l'engagement, tir bien jugé et facilement capté par Jimmy Trivette, ce sont les AWLiens qui dominent le début de prolongations, avec deux énormes occasions que George But, impérial, dévie en corner au prix de parades de très grande classe.

Mais il faut se méfier du Bailleur dont les contres peuvent être tranchants, comme cette balle en profondeur de Eoli pour Porcherie qui récupère le ballon derrière la défense et l'envoie au-dessus de Trivette : la balle rebondit devant la ligne pour mourir dans les filets runners... Le public exulte une nouvelle fois car Monique mène désormais 4-2 et tient pour l'instant sa coupe. Ce but annihile également les derniers risque des tirs-au-but.

Revenus de 0-2 à 3-2 à l'aller, de 3-0 à 3-2 au retour, les Runners auront-ils la force de revenir une troisième fois pour aller chercher cette coupe alors qu'il ne reste que vingt minutes à jouer ? Là est toute la question.

Si le Bailleur de Monique est parvenu à prendre l'avantage, c'est avant tout grâce au grand courage de ses joueurs qui bien qu'exténués sont allés au-delà de leurs limites. Mais après le changement de côté, les joueurs locaux sont reclus en défense et condamnés à défendre leur maigre avantage. Les Runners, de leur côté, campent dans la moitié de terrain adverse et multiplient les occasions pour marquer le but du sacre.

Coup-franc pour les Runners. Rouget de Lisle enveloppe bien sa balle mais But détourne en corner. Sur le corner, Frisée place sa queue de cheval, mais le pied de But écarte le danger. Le stade est complètement silencieux, paralysé de peur. Hannes Hedvall déborde et centre en retrait pour Spycher qui fusille le gardien monicois... lequel d'une parade réflexe dévie la balle en corner.

Le corner est dégagé par la défense et arrive dans les pieds de Pleurcépleur qui part en contre, élimine le dernier défenseur; il se présente face à Trivette venu à sa rencontre et pique sa balle pour lober le gardien. C'est trop bas et Trivette capte le ballon. Incroyable raté de l'attaquant qui avait la balle pour tuer le match.

Pendant ce temps, les Runners jettent leur dernière force dans la bataille. Alexis Sánchez du rond central envoie la balle dans le tas, dans la surface. Spycher surgit pour placer sa tête. La balle rebondit devant le gardien et malgré la détente de celui-ci finit dans le petit filet des buts fritzlandais. C'est le 4-3 et les Runners tiennent la coupe à moins de cinq minutes de la fin. Quel dénouement dans ce match !

Il reste encore quelques actions pour les Monicois. Porcherie décoche une frappe en feuille morte que Trivette claque en corner. C'est la dernière action, George But monte et les onze joueurs monicois sont dans la surface adverse pour ce coup de pied de coin. La balle s'élève, un peu trop loin, But la reprend de la tête pour mettre dans le paquet. Siboniso Gaxa, le défenseur runner est trop court pour sa tête et la balle arrive dans les pieds de Tony Croc qui reprend sans contrôle...

Le public se lève comme un seul homme... pour se rassoir aussitôt : par un réflexe venu d'ailleurs, Trivette dévie la balle qui va mourir en touche. L'arbitre siffle la fin de la rencontre et les Runners peuvent envahir le terrain, ivre de joie et de bonheur.

Les Runners remportent donc la CSC, leur deuxième trophée CILien bien que, tel le Danemark en 1992, non qualifié au départ pour cette compétition. Pour la première fois dans l'histoire de la CIL, le vainqueur viendra du Tour Préliminaire.

Les Monicois sont logiquement abbatus. Ils auront aussi été héroïques. Mais pour s'être laissé remonter à deux reprises à l'aller et au retour, ils n'obtiendront pas leur premier succès CILien. Dommage pour eux. Ils retenteront leur chance la saison prochaine en C1 tandis que les Runners défendront leur titre en C3.

Score cumulé : Bailleur Monique (Italona) 6-6 Elit Runners (extérieur : 2-3)